Investissement en actions et finitude des ressources
Ne sera pas Warren Buffet qui voudra
Cet article est une sorte d’essai prospectif lié à ma prise de conscience récente de la finitude des ressources en énergie fossile (Cf. JM Jancovici), appliqué dans le cadre de mon métier de conseil financier. Ce travail a également été enrichi par de nombreuses lectures d’ouvrages de science ou d’essais battant une brèche les postulats sous-jacents à la finance traditionnelle, et notamment le marché efficient avec son sous-jacent de la rationalité des acteurs de la finance.
Il risque de dénoter un peu par rapport à tout ce qu’on peut lire sur les investissements en actions, étant unanimement le fer de lance de tous les acteurs de l’éducation financière (quand ce ne sont pas les crypto-monnaies !), qu’ils soient créateurs de contenu, conseillers ou distributeurs de produits financiers. Il pourra également apparaître comme pessimiste à de nombreux égards, même si je pense qu’il vaut mieux être un peu trop pessimiste de béat de naïveté devant les évolutions de notre monde.
Autant j’ai toujours été sceptique vis-à-vis de postulats et d’équilibres établis par les théories économiques et financière classiques et néo-classiques, autant le fait que les investissements en actions soient les investissements les plus intéressants à long terme ne faisait aucun doute à mes yeux, au moins d’un point de vue pratique et statistique. C’est drôle comme parfois nous pouvons nous convaincre de certains faits parce que nous baignons dedans, et utilisons les résultats passés (statistiques) pour les considérer comme allant de soi. Sans pour autant de poser la question des facteurs qui ont permis ces résultats et de leur répétabilité dans l’avenir.
Le focus du jour est donc sur ce qui est communément admis par tous les praticiens de la finance : les actions sont la classe d’actifs qui rapporte le plus à long terme !
Contexte économique et performance des entreprises
Revenons à la genèse de cette injonction : investir dans les entreprises qui font l’économie, c’est profiter directement du dynamisme des économies (i.e. de leur croissance). En effet, aucun autre actif n’est aussi directement corrélé à l’évolution de l’économie. En complément, les statistiques disponibles sont énormes et valident qu’au cours du siècle dernier, cette classe d’actifs a été plus performante que toutes les autres.
Mais si on analyse la corrélation assez logique entre croissance économique et augmentation des valorisations des sociétés cotées en bourse, peut-être faudrait-il également analyser la genèse de la croissance économique. Et celle-ci semble liée (corrélation toujours, même si l’on est pas loin d’une causalité …) à la disponibilité croissante des énergies fossiles. Qui elles même sont de moins en moins disponibles. Donc quid de l’investissement en actions à long terme dans un environnement globalement décroissant ?
Je pense qu’il s’agit en quelques sortes d’un tabou, mais comme tous les défis auxquels notre monde est confronté, mieux vaut le regarder en face pour s’y préparer que de faire l’autruche et répéter les recettes qui ont fonctionné par le passé lors d’une bulle dans l’histoire de l’humanité.
Afin d’étudier un peu plus en profondeur cette hypothèse, plongeons-nous dans un premier temps sur l’impact d’une baisse globale de la croissance économique à long terme (inflation > croissance ou récession) sur la valorisation des entreprises (et des indices boursiers en découlant). Ensuite, nous prendrons un peu de recul pour comprendre quelle temporalité ce phénomène pourrait-il prendre. Enfin, nous dessinerons un mode de gestion financière plus à même de fonctionner dans ce type de contexte.
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