Investissement en actions : théorie vs pratique
Lorsque l’on investit en action, il est généralement recommandé d’investir à long terme. D’éviter de faire trop d’achat/revente. De profiter de la croissance des entreprises desquelles nous devenons actionnaire sans trop se soucier des évolutions des cours de bourse au quotidien.
Si cette approche est sage (et a été payante par le passé), elle se fonde sur une analyse comptable des sociétés (statique), ainsi qu’une hypothèse sous-jacente plus contestable : les marchés sont efficients et chaque information susceptible d’influer sur le cours de bourse d’une entreprise est à chaque instant intégrée dans le cours de bourse de l’entreprise.
En somme, impossible de profiter d’une opportunité en bourse (faible valorisation, chute brutale d’une action, …). La seule solution efficace est donc de détenir les actions sur une longue durée afin d’accompagner leur croissance.
Le problème de cette approche est qu’elle repose sur deux postulats dont on sait qu’ils sont partiellement (voire totalement) erronés :
- Nous autres humains qui « faisons » le cours de bourse et les marchés aurions accès à toute l’information au même moment pour nous permettre de prendre « la » bonne décision.
- Nous agirions également de manière parfaitement rationnelle dans nos transactions en bourse, sans autre influence que les informations pouvant impacter les cours de bourse de nos investissements.
Il est désormais prouvé que l’un comme l’autre sont faux.
Le premier grâce à des acteurs de l’information financière tels que Bloomberg qui propose des abonnements spécifiques pour acteurs de la finance (souvent quantitative) afin d’accéder avant les autres investisseurs aux informations financières des sociétés.
Le second grâce aux apports de la finance comportementale, qui a battu en brèche cette vielle théorie de la rationalité des agents économiques lorsqu’il s’agit de prendre une décision financière.
Et si cette approche reste encore d’actualité, c’est tout simplement parce qu’il n’en existe pas d’autres qui permettent une appréhension simple de l’investissement en actions. Ni aucune qui n'a des statistiques de résultats sur le temps long.
On passe donc d’une version scientifique de l’approche statique (c’est « la vérité ») à une version pratique (c’est mieux en faisant comme ça même si on ne sait pas trop pourquoi).
Et le problème est bien là. On sait aujourd’hui que cela n’a rien de scientifique, mais cela reste l’approche qui est enseignée et promue. La frontière entre science et hasard n’est ici plus très loin. Mais on ne le reconnaît pas comme tel.
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