Le pouvoir des raisonnements abstraits : de Marx au Bitcoin
C’est désormais bien connu, une belle histoire sera toujours plus efficace pour convaincre qu’un raisonnement rationnel. En cause, les ressources cognitives à mobiliser, mais également une projection personnelle bien plus aisée lorsque l’on fait appel aux émotions et/ou à une représentation du monde bien tranchée. Et à l’heure où nos ressources cognitives sont sans cesse mobilisées (par des messages publicitaires direct et par des réseaux sociaux dont le modèle économique est justement l’accaparement du temps de cerveau disponible), le phénomène ne fait que s’accentuer. Cela vaut autant en politique, que dans le business ou dans la recherche en sciences sociales.
Le point commun de ces raisonnements abstraits (leur objectif même) : donner du sens au chaos. Apporter des réponses simples aux questions qui n’en ont pas. Répondre aux nombreux « pourquoi » qui jalonnent nos vies. Résumer en quelques mots la cause de nos maux.
Pourtant, qu’il s’agisse de Marx ou du Bitcoin, on ne peut pas dire que soient de simples conteurs habiles. Il y a, derrière ces constructions intellectuelles, un énorme travail. C’est d’ailleurs ce qui va les différentier des nombreuses autres histoires bien amenées auxquelles nous sommes confrontés. Cette quantité de travail crédibilise la démarche autant qu’elle offre à ceux qui désirent réellement le comprendre une matière passionnante à étudier.
Mais ces belles constructions manquent profondément d’attachement au réel. Ce manque d’attachement au réel s’exprime souvent au travers d’un postulat qui correspond à leur représentation du monde : pour Marx, les rapports de luttes sociales, pour le Bitcoin, une vision d’un monde libertarien autorégulé. À la vie des gens, leurs aspirations, leur volonté et leurs actions. Avant même de connaitre leurs thèses dans le détail, il y a fort à parier que vous adhériez au préalable aux travaux dont les conclusions (ou l’objectif) collent à votre représentation du monde et des forces qui l’animent.
Avant que l’on n’aille plus loin dans l’analyse des rouages qui rendent ces récits abstraits si efficaces, leurs problèmes et leurs solutions, précisons que j’ai pris ces deux exemples (Marx – plus exactement son travail dans « le capital » et le Bitcoin – que j’aurais pu étendre aux blockchains, mais le concept de blockchain me semble potentiellement plus ancrées dans le réel) parque qu’ils font tous deux l’objet d’une grande attention (pour ne pas dire admiration), qu’ils clivent beaucoup, et qu’ils proposent tous deux un énorme travail, en grande partie abstrait, fondé sur une représentation du monde bien particulière. J’aurais également pu prendre comme exemple presque tous les travaux des économistes classiques et néo-classiques, d’un grand nombre de sociologues (surtout d’inspiration bourdieusienne), … bref tout ce qui s’attache de près ou de loin aux sciences sociales et à l’étude du fonctionnement de toute ou partie des sociétés humaines. Et en plus, si Marx fait partie des pionniers (toujours très influent), le Bitcoin fait partie des derniers travaux en la matière. Une belle manière de montrer l’intemporalité du phénomène, en comprendre l’origine pour essayer d’aller au-delà !
A. Au cœur du phénomène : la consonance cognitive
La consonance cognitive, en psychologie, c’est l’effet Eureka. C’est-à-dire l’impression que tout s’éclaire au milieu de l’obscurité. C’est aussi l’opposé de la dissonance cognitive. Cette dernière s’exprime pourtant beaucoup plus souvent dans notre quotidien et se définit comme « un état de tension mentale éprouvé lorsqu'il y a un conflit entre nos pensées, nos valeurs et nos actions ». Et elle génère une sorte de mal-être que, je pense, nous avons tous un jour ressenti. Lorsque nous observons passivement des faits qui vont à l’encontre de notre représentation du monde ou lorsque nous engageons des actions dont nous savons qu’elles ne servent pas nos objectifs ou aspirations, c’est la dissonance cognitive qui s’exprime. Et notre cerveau est ainsi fait que nous fuyions la dissonance cognitive. Souvent, nous refusons même de la voir car elle met en lumière les nombreuses contradictions qui nous habitent.
Et donc à l’opposé, nous avons ce sentiment très agréable qu’est la consonance cognitive. Que nous recherchons mais que nous ne trouvons que très rarement (à l’inverse de la dissonance). Les chercheurs la ressentent lorsqu’ils font une grande découverte. Nous pouvons la trouver lorsque nous engageons des actions alignées avec nos valeurs et nos pensées. Mais ces dernières sont souvent contradictoires … Et une autre manière d’atteindre cette agréable sensation, c’est de se plonger dans les travaux d’autres que nous-mêmes, qui éclairent nos pensées à la lumière de nos valeurs (ou alternativement, mais plus rarement, qu’ils modifient nos valeurs dans le même temps). Que ces idées correspondent à nos valeurs n’est pas suffisant. Il faut aussi qu’elles enrichissent nos idées. D’où l’importance du travail intellectuel qui réside derrière ces travaux. Partager une maxime sur Instagram une maxime qui correspond à nos valeurs n’apporte pas la consonance cognitive.
Mais face à une construction très complexe mais cohérente, on est obligé de se dire : ce gars-là, il a tout compris ! C’est le sentiment de consonance cognitive. Aussi puissant qu’une bombe de dopamine, version intellectuelle.
Et les travaux poussés mais abstraits, ramenés à des valeurs simples et un récit efficace, ont tout pour convaincre et générer l’adhésion. À minima, des personnes partageant les représentations du monde sous-tendant ces travaux.
Mais cet éclairage qui semble total obscurcit dans le même temps toutes les explications alternatives ou même les parties prenantes non traitées par l’auteur. Et c’est bien là qu’il faut se méfier. Parce qu’en matière sociale, les causes ne sont jamais uniques. Et pour parfaitement comprendre les dynamiques sociales, il faudrait un peu de toutes les représentations du monde réunies, ce qui est à mon avis impossible. En tous cas, pour générer un récit efficace faisant appel aux valeurs du public.
Et plus le travail est poussé et complexe, moins il est facile de voir ce que l’auteur ne voit pas. C’est le principe du mille-feuille argumentatif, exposé par Gérald Bronner, et utilisé dans toutes les théories du complot. Et qui explique également l’attrait de nombreuses de ces théories, même auprès de personnes considérées comme intelligentes. En effet, dans de nombreux cas, il apparait que l’intelligence (ramenée à la capacité de réflexion) est même un facteur de risque supplémentaire de la radicalisation. C’est parce que l’on cherche à comprendre, à creuser certains sujets que l’on trouve des travaux qui correspondent à notre représentation du monde et semblent pertinents.
Pourquoi ce ne sont que les travaux abstrait qui tendent à ces excès ? Parce qu’aucun travail concret, sur des thématiques aussi générales que l’organisation des sociétés humaines, ne peut apporter de vision aussi claire (et peu nuancée).
Alors pour Marx et le Bitcoin, on n’est pas dans la théorie du complot non plus ! C’est plus subtil que cela. Mais le diable se cache dans les détails. Ainsi, voici de manière brève de quelle manière ces deux récits attirent beaucoup :
- Pour Marx, les valeurs reposent sur une vision du monde (de la société) comme scindée en classes sociales en luttes perpétuelles. Il y a deux « représentations » différentes qui font office de postulats : la société peut s’analyser et se comprendre dans des grandes masses (classes sociales) et les rapports humains sont des rapports de lutte (et non de coopération par exemple). Puis un récit : la classe dominante, improductive, qui détient le capital, exploite la (les) classe(s) prolétaire qui, de par leur force de travail, crée la plus-value nécessaire à la subsistance des détenteurs de capital.
- Pour le Bitcoin, les valeurs se rapprochent des anarchistes, et présentent le monde comme profondément dysfonctionnel car géré par une minorité – par définition faillibles. Là où l’intelligence collective se révèlerait bien plus efficace, démocratique et censée. Elle répond à l’adage « on est toujours plus intelligent à plusieurs ». C’est plus précisément la monnaie qui est l’objet « d’étude » du Bitcoin. Et le récit est le suivant : les autorités monétaires centralisées mettent en danger nos systèmes monétaires en ne maitrisant pas la création monétaire et en étant centralisés. Il faut que « le code » encadre cette création monétaire, et que la sécurité de l’infrastructure ne dépende plus d’une institution centralisée mais de tous ses utilisateurs.
B. Un travail qui devient invisible
Nous avons donc des travaux poussés, faisant appel à des valeurs bien identifiées et mis en récit de manière simple et efficace. Voilà la clé du succès de ces raisonnements abstraits. Mais en quoi cela est-il un problème ? Au-delà du fait qu’ils agissent comme des chambres d’échos de représentations du monde préétablies et qu’ils ne soient pas suffisamment ancrés dans le réel pour être appliqués tels quels …
Le problème vient aussi de ce qui fait leur succès : en étant fondés sur des représentations du monde bien spécifiques, ils repoussent autant qu’ils attirent. Ils attisent les antagonismes et poussent les « opposés » (en termes de vision du monde) à rejeter en bloc le travail proposé. Pourtant, s’il y a bien quelque chose d’universel dans ces travaux, c’est sans aucun doute le travail effectué. Bien loin des batailles rangées entre personnes partageant cette vision du monde et ceux la rejetant, souvent intellectuellement stériles, il y a la vraie valeur qu’offrent les auteurs de ces travaux : un raisonnement et un développement qui peut être utile à tous, quelque soit leur vision du monde.
Le grand malheur de ces œuvres, c’est que leur succès invisibilise le travail derrière le récit efficace. À la fois par ceux dont les valeurs raisonnent, qui n’ont pas besoin de plus pour les défendre bec et ongles. Mais également de ceux qui ne s’y reconnaissent pas, et ne découvriront pas le travail très intéressant qui se cache derrière le récit.
Pourtant, ce travail invisible aurait beaucoup à apporter au monde s’il était partagé et sorti de son contexte idéologique.
Prenons le travail de Marx. Assez peu de gens l’ont lu, tant il est complexe et exhaustif dans sa manière d’analyser (pour critiquer) le système capitaliste naissant de l’époque. Et parfois même éloigné de la vision du monde véhiculée (ce qui n’est pas sans valoir des critiques au sein même de ceux qui se reconnaissent comme marxistes). Pourtant, le Capital (notamment le livre 1) est d’une étonnante perspicacité. Son analyse du système capitaliste est très intéressante, et très précise. Car la démarche qu’il entreprend pour critiquer ce même système, c’est de le décortiquer et de le pousser dans ses retranchements. En gros, d’analyser partie par partie, presque par l’absurde parfois, le fonctionnement d’une économie « libre », administrée par les marchés et où le capital est détenu par une minorité de personnes. Aujourd’hui, l’économie est globalement d’inspiration libérale, et l’on ne s’appuie pas sur le travail de Marx pour l’apprendre. Pourtant, nombreuses sont ses analyses qui auraient permis de gagner un temps considérable dans la recherche en économie, si elles avaient été étudiées à cette fin. Car en cherchant les limites du système, il offre une lecture critique qui a mis plus d’un siècle à voir de nouveau le jour. Que se passait-il avant ? Il ne fallait surtout pas risquer de mettre en valeur les travaux fondateurs des régimes communistes. Donc ne pas critiquer l’économie de marché, ce qui vaudra à la discipline économique (et lui vaut encore) un détachement du réel très fort également. Là où l’intégration des travaux de Marx aurait permis de mieux comprendre les limites du marché libre, et d’agir en conséquence pour juguler les effets des crises économiques et financières par exemple. Il faudra attendre que Keynes s’y intéresse, puis de manière plus précise les économistes comportementaux en intégrant la psychologie à la discipline économique. Mais ces travaux sont assez récents, et les antagonismes idéologiques (et politiques) clivent encore la discipline.
Pour ce qui est du Bitcoin et de la Blockchain, il est forcément plus difficile de tirer des conclusions sur l’apport du travail réalisé, puisque nous sommes en plein dedans ! Mais en observant et regardant de près leur fonctionnement, il y a déjà quelques enseignements peu visibles qui risquent de perdurer. Déjà, le Bitcoin invisibilise la Blockchain, l’innovation technologique derrière la « nouvelle monnaie ». Pour de nombreuses raisons (que je développe ici), je ne pense pas que le Bitcoin devienne réellement une monnaie. Par contre, la Blockchain, elle, constitue un travail qui devrait impacter durablement la sécurité et l’intégrité des systèmes d’information par la décentralisation. Pour le moment, l’attention est focalisée sur l’aspect pécuniaire, lui-même généré par la spéculation autour des crypto-monnaies, les jetons permettant le fonctionnement des Blockchain. Mais comme tout mouvement spéculatif, adviendra un jour où il s’essoufflera. Et une fois l’enthousiasme retombé, ce qu’il restera sera probablement l’apport technologique des Blockchain. A minima dans l’économie partagée. Il est donc important de considérer ce travail pour ce qu’il est, indépendamment des valeurs sous-jacentes et du récit écrit par le Bitcoin. Sans l’aduler, ni rejeter. En observant et en analysant le travail effectué.
Ce qu’il faut retenir de cette partie, c’est que ce n’est pas le récit qui importe. Mais également, que même si les valeurs sous-jacentes au récit nous parlent, il faut étudier le travail pour ce qu’il est. Indépendamment du contexte de représentation du monde des auteurs du travail. Pour le dire autrement, se concentrer sur la méthode, le chemin emprunté par ces travaux intellectuels, et non la finalité ou la destination que les auteurs visent.
C. Expérimenter
Nous avons jusqu’ici vu comment certains raisonnements abstraits obtiennent succès et visibilité, mais également quelles sont les limites endémiques de ce succès. Il est maintenant temps de séparer le bon grain de l’ivraie. D’analyser ce qui manque à ces œuvres pour être plus utiles qu’elles ne le sont. De vous donner des clés pour savoir dans quels types de travaux accorder votre confiance (presque aveuglément).
L’expérimentation. C’est précisément là que réside toute la différence entre un travail abstrait et un travail concret. Entre théorie et pratique. Entre un travail scientifique et une démonstration triviale. Car vous vous disiez peut-être (et vous aviez bien raison) qu’il manquait à mon analyse un élément fondamental.
Je suis jusqu’ici parti du postulat (comme Marx aurait pu le faire) que parce que ces travaux étaient abstraits et se reposaient sur une représentation du monde bien précise, ils étaient détachés du réel. Et donc d’une utilité relativement limitée pour remédier aux maux qu’ils entendent traiter. Mais il n’y a rien d’automatique dans tout cela. On pourrait très bien imaginer quelques penseurs visionnaires qui auraient parfaitement compris tous les ressorts du monde (j’ai personnellement beaucoup de mal à adhérer à cette idée, mais soit).
La grande différence entre un travail, une construction intellectuelle même abstraite, réellement efficace et digne de s’y attacher un minimum, c’est l’expérimentation. C’est-à-dire de confronter la théorie à la réalité. Et en sciences sociales, malheureusement, on ne peut pas tester les travaux sur quelques souris en laboratoire. Du coup, très souvent, les théories sont testées In Situ, au travers de politiques économiques et sociales. Dont les conditions sont très changeantes, et il n’est jamais possible d’observer des causalités certaines entre la théorie mise en place et les résultats pratiques, qui dépendent de nombreux autres facteurs. Mais cela peut donner tout de même une idée.
Pour Marx, l’histoire avec un grand H a fait en sorte que nous en ayons quelques aperçus … alors oui, ce n’était pas l’œuvre de Marx mais une adaptation faite par quelques personnages. Ce qui a nécessairement biaisé le résultat. Mais il n’empêche : certains angles morts de ses travaux se retrouvent également dans les situations dramatiques qui en ont découlé. Et en premier lieu, l’attachement à la liberté. La collectivisation des facteurs de production, si elle règle une des failles intrinsèquement les plus problématiques du capitalisme (selon Marx et il semble qu’il ait sur ce point encore plus raison aujourd’hui qu’hier), se heurte une aspiration psychologique profonde : la liberté d’entreprendre (ou à minima son illusion). Si la réalité de la composition de la société d’à l’époque plaidait beaucoup plus qu’aujourd’hui en faveur d’une lutte des classes, même à l’époque, c’était une simplification de la réalité. Que les paysans ont durement rappelé à tous les régimes communistes. Pourtant plus pauvres encore que les classes ouvrières, cette partie de la population n’a jamais vraiment accepté la collectivisation même si elle était synonyme de meilleur niveau de vie. L’attachement à la terre a de tout temps été plus fort et témoigne de ces angles morts, non pris en compte par une théorie brillante, qui ne peut penser la société qu’au travers de grandes masses et non d’un cumul de singularités. Récemment, la psychologie expérimentale a pu éclairer de manière plus riche le fonctionnement cérébral. Notamment au sein d’une société. Et il apparait deux tendances contradictoires qui rendent difficile l’imposition d’une structure sociétale rigide : l’aspiration à la liberté et l’aspiration à l’égalité. Plus précisément, l’aspiration à l’égalité semble être relative. C’est-à-dire que notre niveau de bonheur serait fortement influencé par ce qu’ont nos pairs. Les années 60 ont été vécues comme plus heureuses pour beaucoup que notre époque alors que tout ou presque y était en moindre quantité et qualité. Des revenus aux soins médicaux, en passant par l’espérance de vie et l’éducation. Qu’est ce qui donne l’impression que l’on était plus heureux ? Tout s’améliorait très vite (les perspectives étaient très positives) et tout le monde avait plus ou moins la même chose (la naissance de la classe moyenne). De la même manière, le bonheur expérimenté par des populations très pauvres (dans des pays pauvres) semble identique à celui que nous pouvons expérimenter dans des pays riches (sans y être spécialement riche). Nous évaluons notre bonheur en fonction de ce que nous avons, non pas de manière absolue, mais relative à notre entourage et nos pairs. Cette « comparaison » sociale plaiderait en faveur des théories Marxistes. Mais ce serait sans compter sur l’aspiration à la liberté … et également la moindre efficacité/réactivité des économies centralement dirigées vis-à-vis des économies de marché qui brident l’enrichissement de la population et donc les perspectives favorables. À cet égard, la Chine depuis Deng Xiaoping est un bon exemple de l’abandon d’une économie dirigée vers l’économie de marché (sans pour autant abandonner le pouvoir politique 😉).
Pour le Bitcoin, c’est très différent. On pourrait considérer qu’il est déjà en cours d’expérimentation. Enfin pour ce qui est de sa fonction d’actif de placement ou de spéculation du moins. Mais ce n’est pas là l’ambition des pères fondateurs du Bitcoin. L’idée est de venir proposer une alternative (voir supplanter) les systèmes monétaires traditionnels. D’une certaine manière, cette expérimentation n’a pas encore eu lieu. Et si elle avait lieu, je suis loin d’être persuadé que ce serait une réussite tant les rôles que joue la monnaie aujourd’hui sont nombreux et la rigidité du Bitcoin ne les permettrait pas. Mais cela reste pour le moment une pure spéculation …
Quelques conseils en guise de conclusion
- Dès qu’un raisonnement donne un sens simple au monde (ou à des problèmes complexes), méfiance … surtout s’il correspond à vos représentations sociales.
- Privilégier les modes de raisonnement analytiques ; fuir l’induction ; préférer la déduction appuyée par l’expérimentation.
- Ne jamais trop figer sa représentation du monde. Essayer d’aller au-delà des à priori pour s’enrichir des travaux qui constituent certains récits antagonistes à nos valeurs.
- Se méfier des récits, auxquels nous serons plus enclins à adhérer (ou non), mais qui masqueront le travail réalisé.
- S’en remettre aux expérimentations et leurs résultats, qui font office de juge de paix.
- La nuance et la remise en question sont également des clés pour garder les yeux (et le cerveau) grands ouvert sur tous ces travaux qui pourraient avoir de la valeur mais nous sont parfois invisibles.
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