Sciences, vérité et relativisme

Par François GALVIN  •   Publié le jeudi 25 juillet 2024
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La science à l’ère de l’information

 

Lorsque l’on parle de science, on pense vérité. C’est pour cela que les scientifiques disposent de long processus de remise en question et de validation par les pairs (d’autres chercheurs) avant de présenter une découverte.

 

Pourtant, aujourd’hui, la science dispose de moins en moins de crédit auprès du grand public. En cause, un éloignement des préoccupations quotidiennes de la population, une complexité intrinsèque qui requiert des années d’études pour en saisir la pertinence, une société divisée qui n’octroie plus de confiance dans ses scientifiques, des financements qui laissent penser que la science n’est pas neutre (et donc pas « vraie »), … mais aussi et surtout, des réseaux sociaux qui favorisent l’expression de chacun et où il n’a jamais été aussi facile de dire tout (et n’importe quoi).

 

Le phénomène de désinformation via les réseaux sociaux est aujourd’hui avéré. Il dispose d’un avantage compétitif incroyable vis-à-vis de la science et sa temporalité prudente : la vitesse de propagation. Mais également, sa facilité d’accès. Tout le monde peut se saisir d’éléments de désinformation, les comprendre et les partager.

 

De plus, les angles d’attaque de la science sont nombreux. Il peut s’agir d’approches utilitaristes (très en vogue aux USA), visant à demander « à quoi ça sert ? » et en sous-titres de remettre en cause le rôle de toute science (ou presque) payée par les impôts. …

 

Il peut également s’agir d’approches relativistes. Ce sont celles-ci que j’observe le plus souvent. La remise en cause même de la recherche de savoirs. Ou plus exactement, de la légitimité de ceux qui font des découvertes dans le cadre de processus scientifiques vis-à-vis des autres. Avec cette approche, tout se vaut. Cette approche est particulièrement efficace car elle réhausse la capacité de tout un chacun à s’approprier les sujets scientifiques, sans en adopter les codes. Sans en comprendre les subtilités. Mais elle permet également de se poser en défenseur de la liberté d’expression (ici de savoirs) afin d’abattre la « supériorité » du scientifique.

 

Car c’est peut-être bien là la clé de nombre de nos problèmes sociétaux actuels liés à l’information et aux réseaux sociaux : Nous refusons d’êtres inférieurs à quiconque. Les réseaux sociaux ont appliqué un filtre, une illusion d’égalité (voire de supériorité personnelle), qui attise notre propension et volonté à maitriser notre monde et notre environnement. Bien que cela ne soit pas possible et que nous en soyons finalement réduits à ne voir le monde que sous la lumière d’algorithmes obscurs ignorant l’altérité et la nuance. Mais ils arrivent très bien à nous faire croire que c’est « le » monde, « la » vérité, dans un relativisme dangereux tant pour la science que pour la société.

 

En matière scientifique (en politique aussi, favorisant le populisme, mais c’est un autre sujet), c’est un vrai problème. Déjà parce que cela fait oublier des siècles de progrès scientifiques et de philosophie des sciences, visant justement à déterminer la méthode qui rend en travail scientifique. Mais également parce que la temporalité du travail scientifique sera toujours plus lente et plus mesurée que des discours sans nuance ni fondements. Et donc moins efficace pour séduire le public et obtenir la précieuse faveur des algorithmes. Que ce soit d’un point de vue financier (si le public ne voit plus l’intérêt de la science, il y a fort à parier que les activités publiques en la matière soient moins financées) de diffusion du savoir ou simplement démocratique, il faut faire quelque chose.

 

Je ne vais pas traiter des médias qui participent à la décrédibilisation de la science (les réseaux sociaux). Je ne vais pas non plus traiter du sujet des financements et de l’indépendance de la science (nous devons tous manger … l’indépendance totale serait illusoire). 

 

 

La responsabilité de la science dans cette situation

 

 

La suite de cet article est reservée aux membres du club eldorago.

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